Avec un taux brut de scolarisation en deçà de la moyenne nationale, Matam veut compter sur les ressources issues de l’exploitation de son phosphate pour relever les défis de l’éducation et de la formation.
L’exploitation minière dans la région de Matam était caractérisée par un climat social relativement tendu entre les communautés impactées et les sociétés minières. Ce désaccord était principalement lié au déficit de communication entre les acteurs, à l’ignorance des dispositions de la législation minière et au faible financement des projets structurants à partir des ressources issues de l’exploitation minière.
Face à cette situation inconfortable, le consortium ONG 3D – COSYDEP dans le cadre du programme USAID – KAWRAL a encouragé les communautés à mettre à profit une chaine de valeur pour l’inclusion sociale dénommée les « Coalitions de participation citoyenne ». Pour consolider et raffermir les relations entre les exploitants miniers et les communautés, le Gouverneur de la région de Matam a mis en place une Commission régionale de concertation sur les interventions sociales dans le secteur minier. En outre, l’État du Sénégal a signé le nouveau Décret de répartition du Fonds d’appui et de péréquation et l’arrêté interministériel de répartition de ces ressources au profit des collectivités territoriales. A cela s’ajoute la disponibilité de la principale société minière, la SOMIVA, à accompagner davantage le financement des projets structurants de développement proposés par les collectivités territoriales.
Ces opportunités de ressources additionnelles et de financements innovants qu’offre l’activité minière aux communes et communautés impactées devraient être réinvesties dans les projets à fort impact social comme l’éducation et la formation. Le phénomène des déperditions scolaires constitue une problématique majeure dans la région de Matam. Avec un stock de 15.600 enfants et adolescents non scolarisés et déscolarisés (source I.A. Matam), la région de Matam fait partie des 6 régions en retard de scolarisation avec un TBS en deçà de la moyenne nationale. Les communes impactées par l’exploitation des phosphates n’en demeurent pas moins avec des taux d’abandon très élevés qui se situent respectivement à 22,27 %, 28,43 % et 36,55 % pour les communes de Ndendory, Orkadiéré et Hamady Ounaré.
Ainsi pour contribuer au relèvement du TBS dans la région de Matam et améliorer l’employabilité des jeunes, le Programme USAID KAWRAL a élaboré un modèle alternatif intégré de prise en charge des cas de décrochages scolaires dénommé les classes passerelles RSE.