DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF LANCÉ PAR MACKY SALL: MOUNDIAYE CISSÉ OUVRE LE MENU DU DIALOGUE
Lors d’un entretien donné au journal « Le Quotidien », le Directeur Exécutif de l’ONG 3D, M Moundiaye Cissé s’est exprimé sur les termes de référence du dialogue national inclusif lancé par le Président Macky Sall, le report des Locales, le parrainage, l’organisation des élections, le mode d’élection des maires
Termes de référence
« J’ai toujours dit que jusqu’ici, tous les appels du président de la République n’ont pas été couronnés de succès parce qu’il y a peut-être un problème dans le fond et dans la forme. Je crois qu’il y a deux éléments qu’il faut mettre en avant quand il faut appeler au dialogue : Ce n’est pas par des moments solennels de présentation d’un discours de fin d’année ou de fête de l’indépendance seulement, qu’il faut appeler au dialogue. Il faudrait trouver des canaux beaucoup plus efficaces en passant par des émissaires qui vont rencontrer l’opposition. Ensuite, dans le fond, si on veut que ce soit un dialogue inclusif, on doit partager les termes de référence avec l’ensemble des parties prenantes qui ne manqueraient pas l’occasion d’intégrer, au besoin, des points à ajouter sur les discussions et, peut-être tenir compte de leurs amendements. J’ai toujours dit, également, que l’opposition ne doit pas faire la politique de la chaise vide. Parce que pour avoir des consensus, il faut, de part et d’autre, de la volonté de dialoguer ».
Report des Locales
« Si on met la date des élections au menu des discussions, cela veut dire qu’il y a une volonté de reporter les élections. Même si c’est un report de deux ou trois mois, cela doit faire l’objet d’une consultation avec les parties prenantes du processus électoral, y compris la société civile. S’il doit y avoir report, il faudrait également discuter des difficultés des collectivités territoriales. Mais, il y a aussi le mode d’élection des maires qui a toujours été contestée. Parce que les suffrages des citoyens ont toujours été confisqués par des conseillers. Donc, les citoyens n’ont jamais élu leur maire. Alors, si on reporte pour faire mieux, dans ces conditions-là, on peut l’envisager ».
Parrainage.
« Oui, nous avons toujours dit que le parrainage comporte énormément de faiblesses. Il y a beaucoup de choses à améliorer, non seulement pour la Présidentielle, mis surtout pour les Locales qui sont plus compliquées. Mais, encore une fois, je dis reporter, oui, mais au préalable qu’il y ait une consultation des parties prenantes pour prendre le temps de bien étudier la loi sur le parrainage et apporter les correctifs nécessaires. Mais, au-delà, il faut revoir notre architecture territoriale de façon générale. Quand on a avancé la politique de l’Acte 3 de la décentralisation, l’exposé des motifs, c’était surtout la viabilité des territoires, la correction des incohérences territoriales et la territorialisation des politiques publiques. Jusqu’ici, on est loin de tout cela. Aujourd’hui, le président Macky Sall, qui n’est pas dans une logique de réélection, a la chance de pouvoir aller dans ce sens en mettant en place un dispositif qui permet de réfléchir très sérieusement sur ces questions ».
Organisation des élections.
« Aujourd’hui c’est très limite, d’ailleurs pour mettre en place des dispositifs parce qu’il y a normalement la révision des listes électorales, mais aussi la révision du code qu’il faut faire 6 mois avant les élections. Donc, on peut dire qu’il y a des raisons évidentes qui pourraient justifier ce report. Mais, encore une fois, il faut que cela se fasse en concertation avec l’ensemble des parties prenantes ».
Mode d’élection des maires
« Il y a également le mode d’élection des maires qui doit être discuté. Il s’agit d’élire des maires qui ont suffisamment de légitimité. Les suffrages des citoyens sont confisqués par des conseillers qui décident à la place des citoyens. Donc, changer le mode des élections des maires serait une bonne chose ».
Avec « Le Quotidien »