Plusieurs organisations de la société civile sénégalaise, réunies sous la bannière de la “Synergie des Organisations de la Société Civile pour la Paix (SOS/Paix)”, s’opposent fermement à tout report de l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024. Elles soulignent l’importance de respecter le calendrier électoral malgré les tensions politiques et socio-économiques actuelles, marquées par des difficultés économiques et une polarisation croissante entre le pouvoir et l’opposition.
Ces organisations ont identifié plusieurs lacunes dans la gestion du processus électoral, notamment une justice sous-financée, des confusions de rôles entre les organismes électoraux, un manque de transparence dans la gestion du fichier électoral, des questions sur la neutralité de l’administration et une complexité du système de parrainage.
Elles ont également souligné un événement récent où un parti politique, dont le candidat a été disqualifié, a demandé et obtenu la création d’une commission d’enquête parlementaire visant deux membres du conseil constitutionnel pour corruption présumée. Les organisations de la société civile soutiennent la lutte contre la corruption mais réaffirment leur respect pour les décisions du conseil constitutionnel et s’opposent à tout report de l’élection.
Ces organisations mettent en garde contre les risques d’un report, notamment la perte de crédibilité des institutions démocratiques, des contestations électorales, une baisse de la participation des électeurs et l’émergence de tensions. Elles appellent les autorités à prendre plusieurs mesures pour garantir des élections crédibles, telles que la publication rapide de la carte électorale, l’assurance de la sécurité des candidats, le respect du code électoral, le maintien de la séparation des pouvoirs, la garantie d’un accès équitable aux médias publics, et le respect du droit à l’information et à l’accès à Internet.
Enfin, ces organisations appellent à une élection présidentielle inclusive, équitable, transparente et apaisée, renforçant ainsi la démocratie et l’état de droit au Sénégal.